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« Auparavant, les étudiantes n’avaient pas accès à la lecture, » affirme Joséphine Nikuze, professeur d’anglais et d’initiation à l’informatique à l’Ecole des infirmières et des sages-femmes de Rwamagana au Rwanda. Elle se souvient qu’il y a peu de temps encore, les étudiantes éprouvaient des difficultés à s’informer et à élargir leurs horizons en termes de lecture. « Elles se voyaient remettre des livres dans la salle de classe mais ne se rendaient jamais en bibliothèque. Et pour cause, il n’y en avait pas. »
Nikuze est une des trois employés en charge de la nouvelle bibliothèque de l’école. Le Capacity Project, dirigé par IntraHealth, a collaboré avec elle ainsi qu’avec les autres membres de l’école pour mettre en place cette enceinte : auparavant, l’école ne disposait que d’une réserve où étaient entreposés des ouvrages, offrant ainsi un espace de stockage mais pas véritablement d’accès aux étudiantes. Avec cette bibliothèque, l’objectif est de leur fournir des informations cliniques de référence davantage actualisées, les aidant de cette manière à gagner en confiance et à améliorer leurs compétences et connaissances pratiques.
Dans les pays en voie de développement, l’accès à l’information sanitaire fait parfois cruellement défaut aux étudiantes en formation, entravant ainsi le renforcement des ressources humaines pour la santé. Mais la création de cette bibliothèque n’est qu’une des facettes du travail entrepris par le Capacity Project pour satisfaire les besoins essentiels du Rwanda. En collaboration avec la Coopération technique belge (CTB), le Projet a notamment fourni aux enseignants et au personnel de l’Ecole de Rwamagana (ainsi qu’à quatre autres écoles d’infirmières à travers le pays) du matériel informatique ainsi qu’une connexion à l’Internet, tout en les formant à l’utilisation de ces outils.
« [Le labo] est vraiment d’une aide inestimable, » affirme un des enseignants de l’école. « Les étudiantes apprennent à se servir des ordinateurs pour effectuer leur travaux pratiques (…) et aussi pour rédiger [leurs] dissertations. »
« Cela nous facilite le travail, » ajoute une étudiante, soulignant que l’Internet l’aide dans ses recherches.
Par ailleurs, le Projet et la CTB ont soutenu le développement et la mise en œuvre d’un nouveau programme triennal axé sur l’acquisition des compétences pour les infirmières diplômées d’Etat et les sages-femmes A1. En complément, le Projet a fourni des livres à l’Ecole de Rwamagana et a organisé une formation en gestion de bibliothèque, en montrant notamment comment commander, classer et cataloguer les différents ouvrages.
Les étudiantes reçoivent désormais une visite guidée de l’enceinte. La présentation englobe « la recherche d’informations, la consultation des ouvrages et le repérage des différents rayons. Il fallait qu’on les initie, » remarque Nikuze, « parce qu’il s’agit de quelque chose de nouveau pour elles. Mais elles s’y sont faites rapidement. On les a formées pour ça. »
En outre, la bibliothèque de l’Ecole de Rwamagana ne satisfait pas que la population estudiantine. Pour bon nombre d’individus, c’est une vitrine sur le monde de l’information. « Ce centre sert aux étudiantes, certes, mais aussi aux enseignants ou aux populations avoisinantes, telles que les universités du coin et leurs professeurs ou encore les écoles primaires et secondaires. Ces personnes viennent visiter la bibliothèque et empruntent des livres, » explique Nikuze, avant d’ajouter qu’il lui « arrive même de recevoir des gens de la ville de Rwamagana et de Kigali. » Certains viennent simplement jeter un coup d’œil et cela nous réconforte. »
Grâce au développement d’un système permettant de répertorier les ouvrages et d’en faire le suivi, le personnel de la bibliothèque parvient à mieux maîtriser l’inventaire. C’est un des changements les plus significatifs que nous avons observé (…) et, désormais, nous connaissons bien le contenu à notre disposition, dans la mesure où nous avons des étagères, un registre et que nous pouvons saisir les différents titres dans notre base de données informatisée, » dit-elle, en soulignant que le registre leur permet de déterminer le nombre exact de livres sur place et en circulation, soit 8 000 au total. « Nous disposons également de versions plus anciennes ou plus récentes, ce qui revêt une importance non négligeable. »
Dans la mesure où les ouvrages sont entreposés sur des étagères, davantage d’étudiants trouvent ce dont ils ont besoins. « Ils peuvent ainsi sélectionner un livre plus facilement et plus rapidement, » insiste-t-elle, « parce qu’ils peuvent voir la couverture, chose qui leur est impossible quand ceux-ci sont rangés à l’intérieur de boîtes. »
D’après Nikuze, le personnel souhaiterait inclure davantage d’ouvrages en langue anglaise au sein de la collection et prévoit d’actualiser celle-ci par l’ajout de nouveaux titres, « en particulier des livres de médicine ou ayant trait à d’autres domaines, car la ville entière fréquente dorénavant notre bibliothèque. »
A l’heure actuelle, Nikuze voit la nouvelle enceinte et la salle d’étude se remplir. Et les jours où elle déborde d’activité, elle comprend qu’il existe un immense besoin à combler et que l’espace à sa disposition sera bientôt trop restreint.