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Echos du terrain: Combattre le VIH en Namibie: Accroître l’accès aux services de circoncision masculine

« Je suis parfaitement préparée et extrêmement confiante concernant la pratique de la circoncision masculine, » affirme Anna Panduleni Kauko Shilunga, une responsable en formation des infirmières en Namibie.

Dans un pays où la prévalence du VIH dépasse 17%, IntraHealth s’efforce de réduire le nombre d’infections à VIH en travaillant aux côtés du Ministère de la Santé et des Services Sociaux afin de déployer des services de circoncision masculine à travers la Namibie. Shilunga, qui travaille pour I-TECH, figurait parmi les 20 participants à un programme de formation de deux semaines à ce type de circoncision, intégré au Programme de soutien, de soins et de prévention du VIH en Namibie*. Cette initiative, financée par l’USAID, a pour objectif d’accroître les capacités du pays en termes de prévention, de dépistage, de soins et de traitement du VIH jusqu’à 60%.

« Au vu des données dont nous disposons (…) si la communauté se sert pleinement des services de circoncision masculine, la prévalence du VIH/SIDA baissera à n’en point douter, » affirme le Dr. Peter Njuki, chef de projet à l’Hôpital Onandjokwe, depuis lequel deux responsables médicaux et une infirmière diplômée d’Etat participent à une session de formation à la circoncision masculine organisée par Jhpiego.

Les données probantes sont issues de trois tentatives de contrôle randomisées conduites en Afrique subsaharienne. Le gouvernement de la République de Namibie a par ailleurs reconnu le rôle crucial que peut jouer la circoncision masculine dans le cadre de la prévention du VIH. Les méthodes de circoncision traditionnelles sont pratiquées depuis toujours en Namibie et en particulier dans certaines régions. Cependant, d’après l’étude démographique et sanitaire de 2006-2007, le taux de circoncision masculine est faible et tourne autour de 21%. En outre, les services cliniques de ce type en Namibie, quoique bien perçus, ne sont pas aussi disponibles qu’ils devraient l’être.

« Je pense que la demande en services de circoncision est apparue alors que les établissements n’étaient pas tout à fait prêts (…), » commente Shilunga, « dans la mesure où un si grand nombre d’individus attend d’être circoncis mais ne peut l’être car ce genre de services n’est pas proposé quotidiennement. »

« D’une certaine manière, on peut dire que la circoncision masculine a toujours été offerte dans notre centre. Toutefois, elle n’était pas incluse dans le paquet de services de prévention du VIH, » ajoute Njuki.

L’objectif du programme est en fin de compte de déployer des services de circoncision masculine dans trois hôpitaux tertiaires et un hôpital de district au sein de chaque région. Les participants à la formation de deux semaines en circoncision masculine sont désormais aptes à former d’autres prestataires au sein du service et s’en chargeront prochainement dans quatre sites pilotes.

« En tant que responsable de la formation des infirmières, » explique Shilunga, « je coordonnerai et formerai les prestataires de soins au sein du Ministère de la Santé, en compagnie de mes collègues formateurs, afin de leur transmettre les connaissances et les compétences nécessaires pour qu’ils puissent dispenser des services de circoncision de qualité en toute sécurité et en respectant les conditions d’hygiène. »

Les quatre hôpitaux confessionnels qui serviront de sites pilotes pour la circoncision masculine commenceront à dispenser des services immédiatement après la formation. IntraHealth effectuera par ailleurs un suivi auprès des hôpitaux afin de parfaire les compétences et les connaissances nouvellement acquises par les prestataires formés. L’organisation apportera également son soutien au déploiement du programme vers d’autres établissements. Elle s’assurera enfin que les prestataires prodiguent les services essentiels de manière adéquate, notamment pour ce qui est du dépistage et de la prise en charge des infections sexuellement transmissibles, des conseils pour l’adoption d’un comportement salutaire, du counseling et du dépistage à l’initiative du prestataire, et de la promotion et de la distribution du préservatif. IntraHealth apportera aussi son soutien aux prestataires et suivra leurs performances ainsi que tout effet secondaire survenant après la procédure et contribuera à la gestion de la chaîne d’approvisionnement et à la stimulation de la demande en services de circoncision.

IntraHealth est un acteur essentiel au sein du groupe de travail national pour la circoncision masculine qui œuvre pour l’extension de services de ce type comme partie intégrante du paquet global de prévention. Ce paquet inclut par ailleurs des campagnes éducatives de sensibilisation, des sessions d’information, un travail de plaidoyer à travers les médias et l’aide apportée au Ministère de la Santé dans le cadre de la création d’une stratégie nationale pour la circoncision masculine appuyée par des politiques et des recommandations techniques. Parmi les autres partenaires du groupe d’étude figurent des membres du Ministère de la Santé et des Services sociaux, le gouvernement américain, l’Organisation Mondiale de la Santé, le Programme conjoint des Nations Unies de lutte contre le VIH/SIDA (UNAIDS), la University Research Company et NawaLife Trust.

Lancé en 2008, le programme quinquennal de soutien, de soins et de prévention du VIH en Namibie œuvre en collaboration avec les hôpitaux de mission confessionnelles namibiens, et les organisations non-gouvernementales et professionnelles pour prévenir la transmission du VIH, améliorer l’accès aux services de conseils et de dépistage en la matière et développer les programmes de traitement, de soins et de soutien pour les personnes vivant avec le virus.

*Namibia HIV Prevention, Care and Support Program