Where We Work
See our interactive map
« La pauvreté est le plus grand ennemi du pays et il nous est impossible de la combattre sans contrôler la croissance démographique… alors décuplons nos efforts pour devenir d’ardents défenseurs de la planification familiale, » affirme Deo Kabagamba, secrétaire exécutif de la province nord ayant pris part à une formation sur la planification familiale dirigée par IntraHealth International.
De mars à juillet 2009, IntraHealth a collaboré avec divers partenaires rwandais dans le but de former les maires des districts et d’autres membres des collectivités locales à travers le pays afin qu’ils prennent fait et cause pour la planification familiale. Cette formation faisait partie d’une initiative financée par la Fondation Hewlett visant à renforcer l’engagement politique du pays en faveur de la population et de la planification familiale. L’utilisation de méthodes de contraception modernes au Rwanda a connu une augmentation spectaculaire, passant de 4% en 2000 à 10% en 2005. Début 2008, au moment du lancement de l’initiative Hewlett, le recours aux contraceptifs modernes avait atteint 27,4%, effectuant ainsi un bon significatif en moins de trois ans, dû en grande partie au leadership politique rwandais dans ce domaine.
Les maires des districts et les autres représentants des collectivités locales jouent un rôle particulièrement important dans la promotion des initiatives sanitaires au Rwanda. En effet, dans le cadre des efforts de décentralisation, les maires des districts supervisent à présent les districts sanitaires et signent les contrats de performance annuels avec le président rwandais. Ces contrats tiennent les maires responsables de l’atteinte des objectifs relatifs aux services sanitaires et sociaux et comportent des indicateurs sanitaires, parmi lesquels figure l’utilisation des méthodes de planification familiale modernes. Par ailleurs, les maires des districts peuvent plaider pour des initiatives de santé publique au sein de leur circonscription, augmenter les budgets sanitaires locaux et exiger des ressources supplémentaires de la part des programmes sanitaires nationaux.
Bien que les maires des districts et les autorités locales se soient engagés à soutenir la planification familiale comme partie intégrante de la santé publique, les écarts en termes de connaissances et de compétences empêchaient de percevoir l’impact des politiques de planification familiale sur les objectifs relatifs à la santé et au développement. Pour eux, de telles carences constituaient par conséquent une entrave à la défense de la planification familiale et à la résolution des problèmes démographiques.
Sous l’égide du Ministère des Collectivités Locales, IntraHealth a donc cherché à s’attaquer à ces défaillances en collaborant avec plusieurs autres ministères rwandais, à savoir ceux de la Santé, de la Planification Economique et des Finances, du Genre et de la Promotion de la Famille. IntraHealth a également collaboré avec le Réseau des parlementaires rwandais pour la population et le développement ainsi que d’autres partenaires au niveau local. Ensemble, ils ont travaillé à la formation des maires des districts et d’autres leaders d’opinion pour que ces individus se fassent les défenseurs de la population et du développement, en portant une attention toute particulière aux services de planification familiale et de santé de la reproduction.
Déo Kabagamba figure parmi les nombreux participants à ces formations qui se sont tenues dans chacune des quatre provinces du Rwanda et dans la ville de Kigali. Ces sessions ont attiré aussi bien les maires des districts que d’autres responsables locaux comme les vices-maires, les directeurs des districts hospitaliers, les directeurs des unités sanitaires au niveau des districts, les représentants des conseils des jeunes et des femmes, les agents des forces de l’ordre (armée et police), les comités consultatifs des districts et les leaders provinciaux, sans oublier les journalistes. Au total, 177 maires de districts et responsables locaux ont pris part à cette initiative.
Les formations ont couvert des sujets tels que la planification familiale comme composante essentielle de la santé maternelle, infantile et familiale, la disponibilité des méthodes de planification familiale, les facteurs démographiques, la planification familiale au service du bien-être social et de l’égalité entre les femmes et les hommes, l’avant-projet de loi sur la santé de la reproduction et son statut actuel, ainsi que le pouvoir des collectivités locales en matière de soutien à la planification familiale, à la santé de la reproduction et à la résolution des problèmes démographiques. Les participants ont également reçu un livret d’information comportant du matériel pédagogique portant sur la planification familiale et la population et pouvant être utilisé dans le cadre de discours publics. Ce livret contenait, en outre, des conseils pour amener les habitants des diverses circonscriptions à s’intéresser à ces questions, ainsi qu’un dispositif pour faciliter la budgétisation des ressources locales visant à soutenir les activités de planification familiale.
A la suite de la formation, les participants ont présenté leurs recommandations concernant la promotion des services de planification familiale et de santé de la reproduction. Certains se sont penchés sur les aspects juridiques, comme la création d’un cadre légal favorisant la prise de décisions éclairées dans ce domaine. Quant aux autres suggestions, elles avaient trait à la prestation de services et notamment à l’intégration des services de planification familiale dans toutes les formations sanitaires et dans les communautés, ainsi qu’au plaidoyer auprès des Ministères de la Santé et des Finances pour l’octroi de ressources supplémentaires en vue d’améliorer la qualité des services. Bon nombre de ces recommandations avaient enfin trait aux campagnes de planification familiale.
Une chose est certaine : Cette stratégie de formation a ouvert la porte à la tenue d’un dialogue public plus fréquent et davantage informé sur la planification familiale, dirigé par les responsables des districts et des provinces, quant aux choix librement consentis et au large éventail d’options disponibles en matière de planification familiale. En outre, les autorités des districts pensent être tenues de promouvoir un changement de politique au niveau national ; cela devant déboucher sur l’octroi par celles-ci de ressources supplémentaires en faveur des interventions à caractère démographique et relatives à la planification familiale.
« Les défenseurs de la planification familiale viendront de la ville de Kigali dans la mesure où nous nous engageons à accroître le nombres d’utilisateurs de méthodes de planification familiale. Nous espérons qu’à l’avenir IntraHealth nous aidera à faire profiter d’autres pays de notre expérience, » conclut Jeanne Gakuba, vice-maire chargée des affaires sociales pour la ville de Kigali et ayant fait part des observations préliminaires durant la formation.